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Blog-Serge-FREYDIER
14 juin 2015

"La sociologie est un sport de combat" Pierre Bourdieu

 

boxe

C'est en croisant le champion du monde de boxe Christophe Tendil qui participait à la nuit des défis à la Fouillouse que j'ai voulu faire un clin d'oeil à Bourdieu qui disait lui mëme que la sociologie est un sport de combat... Selon lui la sociologie sert à se défendre contre la domination symbolique, l'imposition de catégories de pensée, la fausse pensée. Elle permet de ne pas être agi par le monde social comme dans un champ magnétique. Pour Bourdieu, il s'agit au contraire de penser les forces qui agissent sur nous afin de s'en libérer et de se réapproprier sa propre histoire. Si un sociologue se fait comprendre tout de suite, c'est qu'il ne fait que répéter ce que tout le monde sait déjà. Ce n'est pas son rôle d'être le perroquet du sens commun. Au contraire, il doit aider à s'en extirper.

Ci-dessous: quelques extraits d'une thèse utilisant sa théorie sociologique pour comprendre la boxe...

Le sport en général et la boxe en particulier peuvent servir d’exemple éloquent pour illustrer la notion d’habitus chère à Bourdieu.La boxe s’orchestre selon une configuration spécifique productrice d’une série de règles sousjacentes à des manières d’être, de penser et de faire qui s’imposent à tous les individus gravitant dans son orbite, sans qu’elles soient parfaitement conscientes.

Au fil de son apprentissage, le boxeur doit substituer à son corps « sauvage » un corps « habitué » aux exigences qui s’imposent dans cette orbite sociale qu’est la boxe, et que Bourdieu conçoit comme un champ. Sur le plan théorique, la boxe correspond à un espace de « relations objectives » dans lequel s’insère le boxeur en mettant les pieds dans un gymnase. Les boxeurs qui brillent par leurs exploits en viennent immanquablement à occuper une position dominante dans le gymnase qui, en théorie, fait office de champ.L’individu n’a de cesse d’acquérir « le sens du jeu », à l’instar du boxeur qui acquiert les dispositions propres à l’orbite pugilistique et qui l’amènent progressivement à anticiper le jeu en vigueur. Le boxeur est en mesure de prévoir les gestes de son adversaire, c’est parce qu’il connaît les possibilités de ce sport en situation de combat. Sous cet angle, force est donc de constater que l’agent se  coordonne corporellement aux actions des autres .

Le sens pratique, dès qu’il est acquis, forme une seconde nature qui se combine aux comportements innés qui gouvernent les individus. L’habitus pugilistique acquis en boxant se forme en vertu des relations que noue le boxeur avec l’ensemble des individus qui gravitent, selon des positions distinctes, dans l’orbite du gymnase qui fait office de club de boxe. L’acquisition des coups et gestes propres à la boxe se révèlera dans cette voie une entreprise collective, contrairement la conception courante qui veut que devenir boxeur relève d’une affaire proprement individuelle.

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