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Blog-Serge-FREYDIER
le poulpe sociologue
22 décembre 2015

Revoir le film L.627 avec Didier Bezace

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Cela remonte à 25 ans pour Didier Bezace, mais le rôle de Lulu reste marquant dans sa carrière.

L.627 est l'article de loi qui réprime les infractions liées à la détention, au trafic ou à la consommation de stupéfiants. Or, cet article n'est guère appliqué au début des années 90. C'est ce qui ressort du quotidien de Lulu (Didier Bezace), inspecteur à la brigade des stups. Avec sa coéquipière, Marie (Charlotte Kady), ils traquent des dealers relâchés au bout de quelques jours. Le tout dans des conditions de travail très difficiles: locaux en préfabriqué, machines à écrire archaïques...

Bertrand Tavernier doit le réalisme extrême de l'oeuvre à son fils, Nils, comédien, confronté très jeune à des problèmes de drogue. Il a mis son père en relation avec Michel Alexandre. Cet inspecteur de police a nourri le scénario de personnages tous extrêmement justes et attachants, et emmené l'équipe du film avec la sienne lors des repérages dans les quartiers chauds de la capitale. 

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À la sortie du film, en 1992, les policiers applaudissent. Paul Quilès, ministre de l'Intérieur, voit rouge. Selon lui, L.627 livre une vision caricaturale de la vie dans un commissariat. «De nombreux professionnels confirment la véracité du scénario, précisait alors le réalisateur. Paul Quilès n'a qu'à aller visiter les préfabriqués qui servent de commissariat à 500 mètres de chez lui.»

Sur le site http://id.erudit.org/iderudit/50101ac le réalisateur expliquait:  

— Je voulais des gens neufs. Je voulais des gens qui ne sont pas inscrits dans le cadre du film policier et qui n'appartiennent pas au genre. Je voulais des gens qui puissent passer inaperçus dans la rue quand on tournait la caméra cachée. Il y a aussi un instinct qui vous dit que si vous faites La Vie et rien 'autre, le fait de prendre Philippe Noiret appartient déjà au scénario. Alors le choix de Philippe Noiret est une économie de scénariste. Ça vous permet de couper cinq ou six scènes. Par contre, dans un film comme L.627 le choix de Didier Bezace c'est aussi une exigence impérieuse, car il fait partie du projet. C'est également une exigence du style que d'avoir des acteurs qui sont neufs.  

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— . Pour moi, c'est excitant de filmer des visages nouveaux. C'est aussi se mettre en danger. C'est aussi prendre des risques en faisant débuter soixante-dix comédiens dont trente-cinq jouaient pour la première fois. Mais il fallait que j'aie un acteur principal auquel on croit autant à son anonymat qu'à sa façon de regarder les choses. Je trouvais cela dans Didier Bezace.  

—  J'ai rencontré beaucoup de policiers comme Lulu qui est inspiré lui-même de Michel Alexandre. Ce sont des policiers pleins de passion pour leur travail, qui pensent qu'ils ont un vrai boulot à faire et qui le prennent avec un sérieux moral. Ce sont des personnages que l'on rencontre partout dans une société. Ce sont des gens qui croient à un service public qu'ils essaient de faire honnêtement. Cela me touche. Parfois ce sont même des gens qui vont trop loin pour faire leur boulot. Alors ils se coupent, comme Philippe Noiret dans La Vie et rien d'autre. Donc, des gens qui deviennent obsédés par leur travail, par leur mission et qui risquent de se couper des gens qu'ils aiment, de leur famille, etc. C'est un thème que je trouve magnifique et qui m'est personnel parce que je m'identifie à eux. Quand je fais un film, je risque parfois de faire du mal à des gens qui vivent avec moi. parce que le film prend une place dévorante.  

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— Lulu n'est qu'un pion. Une phrase explique tout: «Tu sais, dans la police, le résultat ne compte pas.» Ce qui est pour moi une aberration. On ne se soucie pas d'avoir le meilleur élément à l'endroit où il faut. C'est une espèce de dictature administrative qui correspond quelquefois à des antipathies, à des règles stupides, à des décisions kafkaïennes et non à des sentiments logiques. Au début du film, Lulu est déplacé pour des raisons honteuses. 

— Je voulais montrer l'énorme différence entre des intentions politiques — tous les ministres de tous les pays concèdent que la drogue est le problème numéro un — et le résultat concret. Je voulais aussi réagir contre les films policiers à l'américaine et présenter un policier qui soit vraiment français, c'est-à-dire enraciné dans le contexte français. Je voulais renoncer aux clichés américains comme l'individualisme forcené et rejeter la tyrannie de l'intrigue. L.627 refuse les intrigues — non pas l'histoire — comme toute résolution. Il n'y a ni leçon, ni mode d'emploi. Le film pose des questions, mais ne conclut rien. Tout reste ouvert, y compris les relations personnelles des personnages. Il n'y a aucune fin dans aucune des relations personnelles des personnages. Je voulais cette fin ouverte qui questionne les spectateurs. C'est une manière de dire: maintenant c'est à vous de continuer le film, il vous appartient. Tout ce qui s'est passé après le film: bataille avec le ministre, les débats dans les salles, les diverses réactions, tout ça appartient au film.  

— Le film a été condamné par le ministre de l'Intérieur parce qu'il le trouvait caricatural et que c'était une honte de montrer ça. Ce qui prouvait qu'il ne connaissait pas la réalité. J'ai eu des centaines de lettres des flics de la rue. Ils disaient que le film restituait leur vie. Le représentant du plus gros syndicat des policiers en civil a dit à Europe I que L.627 est un film qui le dispense de faire son rapport moral annuel, parce que l'on a là tout ce que les policiers crient dans le silence et que les hommes politiques refusent d'entendre. Ce film montre tout le délabrement de leur travail, la disparition d'une approche morale des choses, le manque de moyens, le fait que les problèmes ne sont pas abordés avec une vue d'ensemble. Tout ça constitue une dérive de l'institution policière sur laquelle le pouvoir se décharge.

9 décembre 2015

Michel TERESTCHENKO soyons altruiste !

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Une barbe de mousquetaire, un élégance flegmatique, on pourrait dire de Michel Terestchenko qu’Il n’y a point d’enfer dans le feu de sa forge, ni de fange dans l’eau de son moulin. Il prône la Bienveillance comme vertu humaine. Il note, combien le « dogme » de l’égoïsme entre en contradiction avec les conduites effectives de tas de bénévoles, donateurs anonymes etc.,

Dans Un si fragile vernis d'humanité, banalité du bien, banalité du mal Michel Tereschenko s'interroge, entre autres choses, sur la capacité qu'ont les hommes à se soumettre ou bien au contraire à se rebeller face à des ordres absurdes.

Ses analyses portent sur des situations critiques comme celle de la seconde guerre mondiale, ou encore comme l'expérience de Milgram. Pourquoi certains, sans être des sadiques et bien conscients des normes morales, acceptent-ils de torturer, de tuer lorsqu'un pouvoir le leur demande tandis que d'autres se rebellent face à de telles absurdités?

 

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Et Michel Terestchenko de revenir sur l’expérience de Stanley Milgram, par ailleurs relatée dans le film" I comme Icare". L’expérience, menée dans les années 70 aux Etats-Unis, faisait appel à des citoyens ordinaires. Ceux-ci acceptaient de contribuer au succès d’une expérience scientifique stipulant que la punition favorisait la capacité d’apprentissage. Ces anonymes faisaient passer des tests de mémoire à d’autres cobayes, attachés à une chaise électrifiée, et situés derrière une vitre. L’opération était encadré par des chercheurs en blouse blanche. A chaque mauvaise réponse, l’examinateur devait infliger au cobaye une décharge électrique, dont l’intensité devait être augmentée au fur et à mesure. En réalité, les rôles étaient inversés : les chercheurs étaient des acteurs, tout comme les victimes de choc électriques, qui, elles, mimaient la douleur. Les vrais cobayes étaient en fait les volontaires. Les résultats furent effarants. Selon les procédures choisies, entre 10 et 90 % des cobayes acceptèrent d’électrocuter leur semblable, par des chocs électriques s’étalant de 15 à 450 volts.

La psychologie des individus n’est pas à mettre en cause : la grande majorité n’obéissent pas par sadisme, mais simplement par esprit de soumission. Le facteur décisif c’est la présence d’une personne qui "fasse autorité" et qui détienne cette autorité : ici, les pseudos-chercheurs en blouses blanches. "On sait pourquoi les tiers obéissent à des ordres criminels. Par contre, on ne sait toujours pas pourquoi un tiers refuse." conclue Michel Terestchenko.

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"De façon presque constante, les témoignages de l'enquête Oliner font état de l'affection qui liaient les sauveteurs à leurs parents et la nature de l'éducation non répressive et non autoritaire qu'ils avaient reçue, permettant ainsi l'émergence d'une personnalité libre et autonome, capable de faire des choix qui ne sont dictés ni par les normes sociales en vigueur ni par le besoin d'obtenir l'approbation d'autrui, capable également d'agir avec endurance et courage sans voir dans l'éventualité de l'échec (voire de sa propre mort) un obstacle dirimant." (Deux universitaires américains, Samuel et Pearl Oliner (The Altruistic Personality, 1992), ont enquêté de façon rigoureuse en interrogeant plus de 400 Justes, qui avaient sauvé des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Il était ressorti de cette enquête que toutes ces personnes avaient en commun le fait d'avoir reçu une éducation respectueuse, affectueuse, non autoritaire et non répressive)
Cette phrase extraite du livre de Michel Tereschenko nous a beaucoup donné à penser. Il semble que la "présence à soi" caractéristique des personnalités altruistes soit en partie liée à une éducation non autoritaire (ce qui ne signifie pas laxiste).
Tereschenko souligne aussi qu'une éducation fondée à l'inverse sur la sanction et la peur de la punition contribue à former des individus obéissants et vivant dans la crainte de déplaire au maître. La présence à soi est un sentiment absolument individuel et qui est composé tout à la fois de force de caractère, de sentiment de la justice et d’esprit de résistance, peut hisser l’individu à cette posture qui est respect de l’humanité en soi....


Le système scolaire en vigueur aujourd'hui en France aide-t-il ou au contraire empêche-t-il la formation de personnalités altruistes?

Dans quelle mesure la scolarité, la vie à l'école, au collège ou au lycée peut-elle favoriser la formation de personnes altruistes, confiantes en elles et non habitées par la peur? Comment envisager dans ce cas le rapport à l'étude, le rapport au savoir, le rapport au maître, à l'évaluation? Comment concevoir le rapport des élèves entre eux pour que la solidarité, la coopération et la démocratie ne soient pas de vains mots mais correspondent en effet à des pratiques?
Voici les questions auxquelles en tant que professeurs et éducateurs il nous incombe de refléchir. 

7 décembre 2015

"Le vote FN ? Un vote nihiliste" Jean-François Kahn

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Il y a plusieurs façons de lire les résultats du premier tour des élections régionales de dimanche, qui placent Les Républicains et centre (27,9% des voix, en tête dans quatre régions) et le FN (27,88%, mais en tête dans six régions) au coude-à-coude au niveau national. Le Parti socialiste et alliés réunissant, 25,28%.

 

"Il y a six ans, je vous aurais dit le Front national va faire 30%, vous m'auriez ri au nez", remarque Jean-François Kahn, invité ce lundi 7 décembre sur RMC pour apporter son analyse des résultats de ce scrutin. Pour l'éditorialiste, auteur de Marine Le Pen vous dit MERCI ! (éd. Plon), le vote Front National n'est plus aujourd'hui "un vote révolutionnaire", mais "un vote nihiliste et une sécession par rapport aux élites".

"Le pire, et il faut en tirer les conséquences, c'est que cette fois tous les représentants des élites avaient appelé à voter contre le FN: la presse, , tous les syndicats, le Medef, les artistes, les institutions et les intellectuels…Er qu'ont répondu les électeurs "on s'en fout. Ça ne peut pas être pire et ceux-là on ne les a pas essayés."

Cette rupture signalée par Kahn est sans doute liée au niveau de diplôme...Dans le schéma ci-dessous on voit que moins on est diplômé plus la part de vote FN est élevée:

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5 décembre 2015

Myriam El Khomri ,envoyée au casse-pipe?

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 Quand nous avions fait cette photo sous le soleil estival l'ambiance était sereine...Nous étions loin d'imaginer ce qui allait advenir..Cette fille un peu à part n’est ni dogmatique, ni idéologue, ni perchée sur le nuage de ses ambitions. Pas une tueuse, pas une roublarde, elle est sincère...

Elle était encore au ministère de la ville. En acceptant le ministère du travail et la réforme du code du travail, elle se trouve selon moi dans une position intenable. Le chef de l'éxécutif l'a envoyée au casse-pipe. Et ce n'est pas nouveau pour cette bonne élève au lycée, déléguée de sa classe sans avoir eu à se présenter. «Ça m’arrive souvent, on m’appelle sans que je le demande, je ne sais pas d’où ça me vient»

 

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"Après le bac, tous mes copains savaient ce qu'ils voulaient faire, moi pas. Je cherchais un domaine assez prestigieux aux yeux de mes parents, et qui ne me rebutât pas. Finalement, j'ai opté pour la fac de droit à Bordeaux. Immédiatement, j'ai pris en grippe le droit civil – ces rapports entre particuliers, ces histoires de sous, je trouvais ça un peu petit... –, mais j'adorais le droit constitutionnel et le droit public. Je trouvais que ça avait du sens, que c'était applicable à la vie quotidienne. J'ai pris aussi pleinement conscience de l'importance de l'État, des services publics."

 

 

 

Dans cette situation avec la loi travail il lui est impossible de prendre vraiment pour référence la conviction ou la responsabilité...

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Il faut relire Max Weber pour mieux comprendre :

Nous en arrivons ainsi au problème décisif. Il est indispensable que nous nous rendions clairement compte du fait suivant : toute activité orientée selon l’éthique peut être subordonnée à deux maximes totalement différentes et irréductiblement opposées. Elle peut s’orienter selon l’éthique de la responsabilité [verantwortungsethisch] ou selon l’éthique de la conviction [gesinnungsethisch]. Cela ne veut pas dire que l’éthique de conviction est identique à l’absence de responsabilité et l’éthique de responsabilité à l’absence de conviction. Il n’en est évidemment pas question. Toutefois il y a une opposition abyssale entre l’attitude de celui qui agit selon les maximes de l’éthique de conviction - dans un langage religieux nous dirions : « Le chrétien fait son devoir et en ce qui concerne le résultat de l’action il s’en remet à Dieu » -, et l’attitude de celui qui agit selon l’éthique de responsabilité qui dit : « Nous devons répondre des conséquences prévisibles de nos actes. » Vous perdrez votre temps à exposer, de la façon la plus persuasive possible, à un syndicaliste convaincu de la vérité de l’éthique de conviction, que son action n’aura d’autre effet que celui d’accroître les chances de la réaction, de retarder l’ascension de sa classe et de l’asservir davantage, il ne vous croira pas. Lorsque les conséquences d’un acte fait par pure conviction sont fâcheuses, le partisan de cette éthique n’attribuera pas la responsabilité à l’agent, mais au monde, à la sottise des hommes ou encore à la volonté de Dieu qui a créé les hommes ainsi. Au contraire le partisan de l’éthique de responsabilité comptera justement avec les défaillances communes de l’homme (car, comme le disait fort justement Fichte, on n’a pas le droit de présupposer la bonté et la perfection de l’homme) et il estimera ne pas pouvoir se décharger sur les autres des conséquences de sa propre action pour autant qu’il aura pu les prévoir. Il dira donc : « Ces conséquences sont imputables à ma propre action. » Le partisan de l’éthique de conviction ne se sentira « responsable » que de la nécessité de veiller sur la flamme de la pure doctrine afin qu’elle ne s’éteigne pas, par exemple sur la flamme qui anime la protestation contre l’injustice sociale. Ses actes qui ne peuvent et ne doivent avoir qu’une valeur exemplaire mais qui, considérés du point de vue du but éventuel, sont totalement irrationnels, ne peuvent avoir que cette seule fin : ranimer perpétuellement la flamme de sa conviction.
Mais cette analyse n’épuise pas encore le sujet. Il n’existe aucune éthique au monde qui puisse négliger ceci : pour atteindre des fins « bonnes », nous sommes la plupart du temps obligés de compter avec, d’une part des moyens moralement malhonnêtes ou pour le moins dangereux, et d’autre part la possibilité ou encore l’éventualité de conséquences fâcheuses. Aucune éthique au monde ne peut nous dire non plus à quel moment et dans quelle mesure une fin moralement bonne justifie les moyens et les conséquences moralement dangereuses.

Max WEBER, Le savant et le politique, Plon, 10/18, Paris 1995  

28 octobre 2015

La force des liens faibles selon Mark Granovetter

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Quand on veut rencontrer Stromae et qu'on ne fait pas partie de sa famille, de ses amis , il faut passer par des liens faibles...Cette notion a été popularisée par Mark Granovetter. Dans le cadre de ce blog la stratégie du Poulpe et sa logique de flux cette notion est stratégique. 

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En effet l’auteur distingue trois types de relations entre individus. Les liens faibles, les liens forts, et l’absence de lien. La force d’un lien étant déterminée en fonction de la quantité de temps partagé, de l’intensité émotionnelle, de l’intimité (la confiance mutuelle) et des services réciproques qui caractérisent ce lien.

Dans un premier temps, l’auteur montre que si deux personnes ont des liens forts, alors la probabilité pour qu’ils partagent des amis communs est elle aussi forte. Et plus ces liens sont forts, plus la probabilité pour que des relations qui n’étaient pas partagées initialement le deviennent.

Ce fait va avoir une conséquence importante sur l’efficacité spécifique des liens forts d’une part et des liens faibles d’autre part, dans les processus de diffusion.

En effet, Si une personne A diffuse prioritairement, principalement, une information à ses liens forts, alors, ceux-ci répercuteront souvent cette information à des personnes déjà informée par la première source A du message, puisqu’elles l’ont en commun. À l’inverse, si cette personne A diffuse cette même information à des liens faibles, alors la répercussion que pourront faire ces personnes se fera quasi exclusivement vers des personnes vers lesquelles A n’aurait pas pu diffuser son information.

Les conclusions importantes pour la question qui nous intéresse sont celles-ci :

 •    « Pour atteindre des contacts indirects, un individu doit passer par les liens de ce secteur « faible » ; ce type de lien est donc essentiel lorsque l’on s’intéresse à la manipulation du réseau par l’individu. »

•    « (L’importance de ces liens faibles) provient également du fait que ce sont les voies par lesquelles des idées, des influences ou des informations socialement distantes de l’individu peuvent l’atteindre. Moins un individu a de contacts indirects, plus sa connaissance du monde situé au-delà de son cercle d’amis sera déterminée par ce dernier. »

Et cette analyse théorique et généraliste a été par la suite appliquée, testée, dans plusieurs domaines, dont celui de la mobilité professionnelle. Et il est apparu qu’elle a été confirmée, par exemple par le fait que pour les personnes ayant trouvé leur emploi par le biais d’une relation, dans une très importante majorité des cas, cela s’était fait par l’intermédiaire d’une relation éloignée, faible.

Peut-être pouvons nous penser que nos relations « fortes » sont plus motivées pour essayer de trouver l’information qui nous aidera dans une recherche d’emploi, mais nos relations « faibles » ont cet avantage décisif qu’elles évoluent dans des cercles différents et qu’elles ont alors accès à des informations différentes de celles que l’ont reçoit et qui sont souvent les mêmes que celles reçues par nos liens forts.

Comme le dit Mark Granovetter, « l’effet de structure est plus important que celui de la motivation. »

Lire---> Analyse des réseaux sociaux (cliquez!)


 

28 octobre 2015

Madilyn Bailey génération YouTube

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J'ai pu la croiser il y a quelques semaines, elle semblait toute fragile, mais ce n'est sans doute qu'une impression...

«Muse Box» , c’est le nom du premier album de Madilyn Bailey. Originaire d’une petite ville des Etats-Unis, c’est grâce à Internet si la chanteuse a réussi à percer dans la musique. Il y a trois ans, elle met en ligne une vidéo de sa reprise de « Titanium » et sa vie bascule. Totalisant aujourd’hui plus de 300 000 millions de vues sur Youtube, Madilyn Bailey est devenue un phénomène. Elle pratique la guitare et le piano, qu’elle joue en accompagnement.

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Pour être plus précis sur sa bio: on peut dire qu'en raison de problèmes de santé, elle ne fut scolarisée qu’à partir de la cinquième. Bien qu’atteinte de dyslexie, elle termina ses études avec d’excellents résultats. À l’occasion d’un spectacle donné à l’école, elle se produisit sur scène. Cette prestation l’amena à mettre en ligne en 2009 sa première vidéo, une reprise de Mad World, d’Adam Lambert. L’année suivante, sa reprise de Not Afraid, d’Eminem, accrut sa visibilité. Elle fut alors contactée par Jake Coco, avec lequel elle collabora sur plusieurs chansons. Enfin, elle fut définitivement lancée par sa reprise de Titanium, de David Guetta, et participa à la tournée américaine de Boyce Avenue.

Un temps sur MySpace, c’est maintenant sur YouTube (l’image
étant au coeur du phénomène) que les ados en quête de célébrité postent
leurs « travaux ». Que vous soyez compositeur ou interprète, princesse
pop façon Britney ou « rocker » déjanté à la Tokio Hotel, publier des
vidéos sur YouTube peut s’avérer payant. Selon André Manoukian (Chroniqueur et animateur sur France Inter, juré à « Nouvelle Star »), les directeurs artistiques sont toujours là mais ils attendent des artistes qu’ils fassent leur truc, se construisent un public, et leur demandent : « Combien avez-vous de followers sur les réseaux sociaux ? De vues sur YouTube pour le clip que vous avez bricolé vous-même ? Ah, ouais, à partir de 100 000 like, ça nous intéresse. » Autrefois, les maisons de disques signaient directement des débutants et faisaient tout le boulot pour eux.

20 octobre 2015

E Petit :le footballeur est devenu une marchandise

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Dans son livre "Franc-Tireur", le champion du monde nous  livre sa vision critique du football actuel.

"La finance a englouti le monde professionnel. Il faut faire avec… Le facteur sportif n'est plus la priorité aujourd'hui. Il faut faire de la rentabilité, au maximum. Je pense que tout le monde a ses responsabilités dans cette évolution, notamment l'UEFA avec la transformation de la Ligue des champions et les qualifications des 3e et 4e des grands championnats. Que fait-on de la méritocratie ? Elle est galvaudée en permanence au prix de la rentabilité. Je ne pense pas que ce soit bénéfique pour le football à long terme (...)"

Dans les nombreux thèmes évoqués lors de la conférence de la fête du livre je retiens: l’existence des TPO (Third Party Ownership). Un mécanisme financier permettant de faciliter l’achat de joueurs en octroyant une part de leur propriété à des fonds spéculatifs.

Existant depuis de nombreuses années en Espagne, au Portugal, en Russie ou dans les championnats d’Amérique du Sud, les TPO supposent que les footballeurs deviennent des actifs et peuvent être échangés comme des actions, sur des marchés de grés à grés.

 

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Un fonds indépendant va acheter des parts sur le joueur, souvent entre 10 et 40% de sa valeur totale. Par exemple, si en 2010, un attaquant a une valeur égale à 1 million d’euros, un troisième acteur, le fonds, va payer 100 000 € afin d’acheter 10% des parts.Si 1 an plus tard, l’attaquant a performé sur la saison et a vu sa valeur croître, un club demandeur va proposer 5 millions d’euros. Seulement, il ne s’acquittera que de 90% de la somme totale, puisque les 10 autres pourcents sont détenus par le fonds d’investissement.Pour un joueur valant 5 millions, le nouveau club ne payera que 4 500 000€. Quant au fonds, son intérêt est de conserver les droits économiques de l’actif et de profiter d’une certaine revalorisation salariale, prenant un pourcentage dessus, d’une commission et d’une prime à la signature.

De plus, étant en partie propriétaire, le fonds est aussi intéressé par la revente totale des droits. Par pure spéculation. Si les 10% achetés 100 000€ à l’instant t passent à 1 000 000€ à t+1, l’investisseur peut être incité à revendre l’intégralité des droits au club demandeur et ainsi récupérer 900% de plus-value. On voit bien que, d’un point de vue purement économique, le système des TPO est avantageux tant du côté des clubs que du côté des investisseurs. Ces derniers réalisent des bénéfices très élevés et les équipes peuvent obtenir des joueurs à des prix plus faibles que ceux fixés sur le marché. Seulement, il n’en reste pas moins que ce système est très risqué, économiquement, sportivement, éthiquement et juridiquement.

D’abord, les investissements dans le foot sont dépendants de la « glorieuse incertitude sportive ».Des fonds prennent des parts sur des actifs humains. Ces derniers peuvent se blesser, psychologiquement ou physiquement, et voir leur valeur baisser. Sportivement, les TPO contraignent les décisions des clubs. En effet, puisque leur seul objectif est la valorisation des actifs, « dégager une plus-value sur l’investissement », les fonds sont incités à ce que les joueurs changent régulièrement de clubs.Ethiquement, au-delà du risque de parier sur un actif humain, la critique passe par l’interprétation morale. Alors que la plupart des placements sont réalisés sur des entreprises ou des pays, dorénavant on va parier sur la valorisation de la valeur économique d’un être humain. On va concrètement parier « sur le pied gauche de l’attaquant vedette ».

Sous la poussée de l'UEFA, la Fifa a déjà décidé d'interdire cette pratique au niveau mondial, avec prise d'effet à partir du 1er mai 2015. Mais, en Europe, les ligues de football professionnel de l'Espagne et du Portugal avaient dénoncé dès février devant la Commission européenne la décision de la Fifa d'interdire la TPO. Le tribunal de première instance de Bruxelles avait toutefois conforté la Fifa et l'UEFA en rejetant fin juillet la demande déposée par l'entreprise Doyen Sports Investments et le club de deuxième division belge Seraing qui voulaient suspendre temporairement la mise en œuvre de l'interdiction de la propriété des droits économiques des joueurs par des tiers.

29 septembre 2015

Retour des DESCHIENS avec François Morel

 

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Vous souvenez vous de la série des Deschiens diffusée en clair sur Canal+ à partir de 1994? Hier, le lundi 28 septembre 2015 François Morel annonçait leur retour dans le Grand Journal...http://www.canalplus.fr/c-emissions/c-le-grand-journal/pid5411-le-grand-journal.html?vid=1312919

Cette série de sketches courts met en scène toute une galerie de personnages interprétés par les comédiens de la troupe de Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff. On y trouve pêle-mêle des recettes de cuisine, un radio-crochet, des cours de langue, une télé-boutique, des petites annonces (3615 Code Qui n'en veut) ... Les Deschiens ont un style très personnel et reconnaissable : décor minimaliste, costumes au kitsch volontaire , cadrage immuable. Les dialogues, en langage courant voire relâché, font surgir l'absurde dans le quotidien de personnages incarnant un certain bon sens populaire, mais virant parfois à la folie.

J'ai rencontré  l'acteur François Morel à la comédie de Saint-Etienne. C'est l'occasion de revenir sur la problématique de la caricature avec des questions réalisées par Christian-Marc Bosséno

 

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Comment, dans votre travail vous situez-vous par rapport à la caricature, qui serait seulement une déformation physique, et au grotesque, qui se rapporterait davantage à une exagération ?

François Morel : Je ne me reconnais pas vraiment dans ces deux mots, caricature et grotesque, parce que j’ai l’impression, au contraire, que nous étions avec les Deschiens comme avec nos spectacles assez proches d’une certaine réalité, c’est-à-dire proches de gens qu’on ne voit en général jamais à la télévision ou qu’on n’entend pas tellement à la radio... Je crois que l’effet comique provenait de là aussi, c’est-à-dire, pour le spectateur, de voir des personnes à qui l’on ne demande jamais leur avis et qui, tout d’un coup, se retrouvaient sur la chaîne de télé la plus « branchée », entre Antoine de Caunes, les Guignols et Philippe Vandel. Les mêmes choses entendues à trois cents mètres de chez moi auraient fait moins rire. Ainsi, c’est un léger décalage qui agit, à savoir que c’est drôle car ce n’est pas là où on l’attend, mais ce que nous évoquions n’était pas fon-damentalement drôle, et ne relevait pas à mon sens de la caricature, ni du grotesque. Il y avait un côté Brèves de comptoir. Je me suis toujours senti très distant de quelqu’un comme Django Edwards par exemple, et ce n’est pas le grotesque qui me fait personnellement rire. Par contre, j’aime bien Michel Serrault, parce qu’il a l’air de tout le monde en même temps qu’il dit des choses affolantes. C’est ce côté « petit personnage de Sempé » que j’adore. Ce qui me fait rire a un rapport avec la vie : je déteste les gens qui délirent.

Vous travaillez donc la proximité, la ressemblance, l’aspect « C’est arrivé près de chez vous » plus que la caricature ?

F. M. : Oui, un petit côté comme ça. J’aime bien aussi quand on rit avec les gens, et pas forcément contre eux. La caricature est surtout utile quand elle se moque des puissants. Ce n’est sans doute pas la spécialité des Deschiens d’ailleurs, ce qui explique qu’il y ait eu parfois un malentendu où l’on disait « Chez eux, on se moque des pauvres », ce qui n’est pas du tout le cas. Nous riions avec eux au contraire, nous les incarnions, parce que nous nous sentions surtout proches d’eux.

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À l’origine la caricature réside quand même dans la déformation physique, et on retrouve forcément dans le jeu des Deschiens des éléments qui y font référence, des grimaces, parfois du surjeu…

F. M. : Il y a peut-être un léger grossissement, mais pas tant que ça. Si vous observez les gens à huit heures du matin dans un bistrot, vous allez trouver que les gens « en font », dans la vie. En créant des personnages je songeais de temps à autre à des gens précis que j’avais pu connaître, notamment durant mon enfance. Mon frère reconnaissait d’ailleurs assez souvent mon père dans ce que je faisais. Ce travail a trait en même temps à l’intime ; ce qui me touche ou me fait rire, c’est quand on ne montre pas du doigt, mais bien plutôt lorsqu’on incarne.

Revenons à un reproche récurrent à propos des Deschiens, celui que vous citiez et qui voudrait que vous vous moquiez des pauvres, que ceux-ci apparaissent chez vous comme des cons que finalement vous méprisiez. Comment Jérôme Deschamps et Macha Makeieff ont-ils réussi à combattre cette idée ?

F. M. : Il faudrait leur poser la question, mais je peux tout de même dire que ça ne les empêche pas de réaliser ce qu’ils pensent devoir faire, et ainsi de raconter les histoires auxquelles ils tiennent. Certaines personnes ont pu se sentir gênées du fait d’un manque d’accoutumance à voir représentée cette partie de la population. Dès lors, il est très facile de s’écrier : « Oh les salauds, ils se moquent des pauvres ! », ce qui est totalement faux. Le travail de Deschamps et Makeieff n’est pas sociologique, mais bien plutôt poétique, tout comme un dessin de Chaval ou de Sempé. Et c’est parce que nous sommes tous, à un moment donné, des Deschiens, que l’on s’y reconnaît et que l’on trouve ça drôle. 

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En visionnant les cassettes des Deschiens, notamment en accéléré, sans les dialogues, on perçoit nettement ce travail sur le corps, ce qui renverrait tout de même à la caricature ou tout au moins au burlesque

F. M. : Sans doute, mais lorsque l’on me parle de mimiques, je ne sais pas du tout ce dont il s’agit. Je ne suis pas non plus un technicien du rire ; on essaie davantage de travailler à partir de nos émotions. À partir de là naissent des visages, des attitudes et des sortes de tics qui sont en réalité la mémoire de l’enfance. Les membres des Deschiens n’ont jamais décrété a priori l’invention d’une mimique ou d’une grimace destinée à faire rire. 

Concernant ces effets de réel, c’est, sauf erreur, au moment où les Deschiens passaient sur Canal+ que les hommes politiques se sont mis à user et abuser de l’expression de « vrais gens ». Il y eut en réalité deux expressions qui sont apparues presque simultanément, à savoir à la mort de Mitterrand celle du « peuple anonyme » venant se recueillir place de la Bastille, en parallèle à celle de « vrais gens ».

F. M. : ’était-ce pas avant ? Je pensais que c’étaient les communistes qui avaient inventé cette expression. Il y a eu également les livres de Pierre Sansot. Pour parler d’un « peuple anonyme », c’est sans doute qu’on l’avait considérablement oublié, et que tout d’un coup on s’est rappelé son existence. La gauche avait été écartée du pouvoir pendant une vingtaine d’années, et quand elle l’a reconquis, on a eu au début l’impression que le peuple était au gouvernement. Et comme celui-ci s’est embourgeoisé, on a oublié le vrai peuple qui était derrière et pour qui la vie n’avait pas considérablement changé.

N’y a-t-il pas eu un effet pervers à la suite des Deschiens, notamment sur Canal+, considérant qu’il suffisait de mettre des gens avec des chemises à gros carreaux pour être drôle, une sorte d’humour se voulant cheap qu’on a aussi retrouvé dans la publicité ?

F. M. : Peut-être y a-t-il eu une telle tendance après les Deschiens, je ne m’en rends pas bien compte. C’est évidemment une catastrophe si l’on raisonne de cette manière. Il faut prendre la parole pour exprimer quelque chose de personnel. Je pense ici à Valérie Lemercier qui est une vraie déjantée et simultanément une grande bosseuse. Mais le fait de vouloir ressembler aux Deschiens, notamment dans la publicité, me gêne énormément. Car là il manquera un véritable regard, comme celui de Deschamps et Makeieff, pour ne laisser place qu’à du mépris vis-à-vis des gens. La force des Deschiens était que c’était le travail d’une équipe se connaissant depuis dix ans et ayant collaboré sur bien d’autres spectacles auparavant ; ce qui a créé une véritable complicité artistique et humaine aboutissant, à mon sens, à quelque chose de singulier

24 septembre 2015

Les années 60 et les" voitures de papa"

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Les objets qui nous parlent sont plus que leur fonction d'usage. Ils sont liés à des époques, des lieux, des évènements et des personnes.

 

Les automobiles ont souvent cette dimension émotionnelle, elles sont plus qu'un moyen de déplacement d'un point A à un point B. Sur cette photo je pose avec papa et sa fameuse "deudeuche" dans le soleil de la Haute Loire. Quel courage ils avaient à l'époque,: mes parents m'ont raconté qu'ils avaient fait Saint Etienne Marseille en 2cv par la nationale 7....   Le niveau de vie moyen étaient moins élevé qu'en 2015, mais le taux de croissance du PIB  laissait espérer des lendemains qui chantent..Ils pensaient décrocher la lune..  

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Avec la foire de Saint Etienne en ce mois de septembre 2015, on retrouve la nostalgie des 30 glorieuses avec entre autres les automobiles....Est-ce une manière de se rassurer face aux incertitudes du monde?

26 août 2015

Audrey Lamy,femme caméléon?

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Audrey Lamy, femme caméléon? C'est bien la question que je me pose en regardant sur France 3 le film Pauline détective où elle est Jeanne la soeur de Pauline (Sandrine Kiberlain). Alors qu'elle cartonne dans la série Scènes de ménages, n'oublions pas qu'elle a incarné une multitude de personnages au cinéma et sur scène ...

Audrey Lamy la femme caméléon c'est aussi le titre d'un article Télérama :"Impayable dans Scènes de ménages à la télé, elle casse la baraque avec son one-woman-show Dernières avant Vegas, et reste le super bonus de Tout ce qui brille (de Géraldine Nakache), où elle incarnait la copine en jogging pas si cruche. En mère dégénérée dans une séquence de Polisse, de Maïwenn, en revanche, elle faisait froid dans le dos. Avec son phrasé de mitraillette et son physique tour à tour quotidien et glamour, cette actrice caméléon peut tout jouer. Pour Marc Fitoussi, qui l’a dirigée dans Pauline détective, « elle est immédiate, indubitablement marquante dès qu’elle apparaît ». Avec au moins trois films, 2015 s’annonce comme sa grande année." 

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Actrice caméléon c'est bien vrai! Lors du tournage de Qui c'est les plus forts? Je me souviens l'avoir rencontrée en pétillante pom pom girl au Stade Geoffroy Guichard.

 

Quel est la différence entre un caméléon et un poulpe?: A la différence du calamar et du poulpe, le caméléon ne modifie pas sa couleur uniquement grâce aux pigments contenus dans sa peau. Une récente étude menée par l’université de Genève, publiée par la revue Nature et rapportée par le site Live Science, montre que ce lézard se repose sur une structure cellulaire capable "d’affecter la façon dont la lumière reflète sa peau." En étudiant 5 caméléons panthères de Madagascar, les chercheurs ont constaté qu’ils possédaient deux couches superposées de cellules pigmentaires appelées chromatophores, contenant des nanocrystaux. "Les caméléons peuvent changer l’arrangement structurel de la couche de cellules supérieure en relaxant ou en excitant la peau".

 

25 août 2015

Les boulangers ont du pain sur la planche

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La Meilleure Boulangerie de France est une émission de télévision française ... La troisième saison de l'émission est diffusée depuis le 17 août 2015 à 18H25. http://www.m6.fr/emission-la_meilleure_boulangerie_de_france/

Bruno Cormerais est le MOF de "la Meilleure Boulangerie de France", émission diffusée sur M6...

Bruno Cormerais est taillé comme un joueur de rugby, mais ce colosse est boulanger  sur ses terres natales à Bussy-Saint-Georges en Seine et Marne (77) où aux côtés de son épouse Sylvie, il dirige une équipe d'une vingtaine de collaborateurs proposant des pains de traditions, des pains spéciaux, des sandwiches, de la tarterie et des pâtisseries fines. Le grand public l'a découvert lors de l'émission à succès de la chaîne de télévision M6, "La Meilleure Boulangerie de France", où chacun a pu découvrir un homme très compétent, gourmand et passionné s'il en est, mais surtout humain. Une humanité qu'exprime bien l'une des citations qui parent la façade de sa boulangerie : "Mieux vaut avoir pain en poche que plumes au châpeau...". . http://www.lesboulangers.com/index.php?option=com_content&task=view&id=1156&Itemid=41

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C'est l'occasion de voir l'évolution du marché du pain: 

En dix ans, notre consommation de pain a chuté de plus de 13%, selon la dernière étude du Credoc. En 2003, on mangeait 150 grammes par jour contre 130 grammes aujourd'hui

Les Français, et en particulier les adolescents (de 11 à 19 ans), prennent également de moins en moins de petits-déjeuners et préfèrent, à cette période de la journée, les biscuits aux tartines. Ainsi, près de 75% de leur consommation se fait au cours du déjeuner (40%) et du diner (33%). Idem pour les enfants de 3 à 10 ans (67%)... et pour les adultes (68%). Et à la mi-journée, une tendance est en train de s'installer, notamment les adolescents: on mange de plus en plus à l'extérieur. «On observe que près d'un tiers de personnes appartenant à cette catégorie consomment en-dehors de leur domicile, ajoute Valérie Mousques-Cami. Et donc mettent le pain de côté même pour accompagner leurs salades ou leur plat de pâtes». Conséquence: depuis cinq à six ans, les boulangeries vendent plus l'après-midi (60% du chiffre d'affaires) et moins le matin (70% des ventes auparavant).

Autre explication: la consommation de pain, en France, est de plus en plus occasionnelle. «Moins de 10% des adultes, 2% des adolescents et seulement 1% des enfants mangent du pain à tous les repas», explique Valérie Mousques-Cami, responsable de l'étude de l'Observatoire du pain. Les passages en boulangerie le sont tout autant. Pas de quoi toutefois leur tourner le dos défnitivement: pour 73% des Français, la boulangerie reste le lieu d'achat du pain par excellence. «Etant donné leur emploi du temps serré, les Français doivent faire des choix. Il leur est apparu qu'aller à la boulangerie tous les jours n'était plus indispensable, déclare Pascal Cantenot. Ils ne s'y rendent plus que deux à trois fois par semaine».

Selon la fédération, on peut craindre de voir, dans un avenir proche, 10% à 15% des boulangeries artisanales disparaître, concurrencées et remplacées en partie par des chaînes. «Les boulangeries doivent sans cesse évoluer, changer de produit et d'emplacement. Avec les nouveaux modes de consommation, j'ai dû fermer des magasins dans des zones sensibles, mais j'en ai ouvert dans les zones industrielles», conclut Pascal Cantenot. Des fermetures qui s'inscrivent dans un phénomène plus large de désertification commerciale de ces quartiers. Idem en zone rurale, où la boulangerie survit parfois en remplissant les tâches d'épicier, de postier ou de vendeurs de journaux ou de tabac.

24 août 2015

Avez-vous votre sous pull pour la rentrée?

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Ces produits qui nous parlent, sont ceux qui dépassent leur fonction d'usage. Ils ont une dimension émotionnelle liée à une époque, à un lieu, un évènement ou à des gens. C'est souvent le cas avec les vêtements car ils sont le reflet de la mode d'une époque.

La rentrée scolaire n'est plus très loin, c'est l'occasion d'évoquer un souvenir : le sous pull jaune que je portais sur cette photo de classe à Beaulieu...

Enfant, beaucoup y ont eu droit avec ou sans leur consentement mais toujours avec celui des parents car il est avant tout pratique ! Il faut l'avouer c'était un attentat au bon goüt. 

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A l'origine sous-vêtement exclusivement destiné à réchauffer les pulls un peu trop fins, le sous-pull a longtemps souffert d’une mauvaise réputation : unisexe et assexué, sans formes, triste, démodé.... Est-il has been ? Non! En effet selon certains articles sur la mode il se retrouve à nouveau sur le devant de la scène....

http://www.tendances-de-mode.com/2014/10/29/3274-le-sous-pull-du-sous-vetement-au-must-have 

23 août 2015

Vacances: Etes vous selfies ou cartes postales?

 selfie_lunettes Les cartes postales font toujours plaisir aux grands-mères mais pas que. Elles sont très plébiscitées par certains touristes heureux de partager leurs vacances avec la famille. Preuve que de nombreux inconditionnels ne se lasseront pas d'en envoyer malgré les technologies.

Si la carte postale a un avantage, c'est justement celui de durer dans le temps ! Certains destinataires éprouvent même une certaine fierté à accrocher leur collection au mur. Du beau paysage pour faire voyager les parents, au kitsch pour faire marrer les copains, il est rare de ne pas avoir le choix au tourniquet du magasin de souvenirs.  

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Si on n'est pas toujours inspiré lorsqu'il s'agit d'écrire des phrases originales, par manque de place dira-t-on, on s'y évertue pour une bonne raison. Quand on envoie une carte postale, on a de fortes chances d'en recevoir une en retour. 

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Sur le site du Figaro on peut lire:  "Face aux SMS, e-mails et autres cybercartes, la carte postale fait de la résistance. En France, malgré une chute estimée en France à 70 % ces dix dernières années par différentes études, ce sont 600 millions d'unités qui sont annuellement en circulation, soit 10 cartes par an et par habitant. Elle peut même s'enorgueillir encore d'être l'objet qui dispose du plus grand nombre de points de vente dans le monde."   "le coucher de soleil sur la mer demeure le sujet de carte postale le plus répandu. La tour Eiffel est quant à elle le monument représenté le plus vendu, avec plus de 5 milliards d'unités à son effigie depuis 1889, soit presque une par habitant de la planète." "Pour les vendeurs de cartes postales, le frein à l'achat n'est pas seulement imputable au côté démodé que les jeunes lui trouvent mais aussi à la crise et au «pouvoir d'achat en berne», estime Claudine, patronne d'un tabac-presse du Val de Loire. «Même si une carte postale classique ne coûte que 40 centimes, il faut y ajouter 60 centimes de timbre, ce qui vous amène la note à 1 euro. Quand on en a dix à envoyer, on y regarde à deux fois», explique-t-elle."

 Cette année, l’accessoire indispensable des touristes est bien le selfie-stick ( La perche à selfie ) Tour Eiffel, Champs-de-Mars, Arc de Triomphe... les abords des grands lieux touristiques sont envahis des ces instruments permettant de se prendre en photos soi-même avec du recul. Le Louvre, le Centre Pompidou ou Versailles ne voient pas d'un bon oeil la prolifération de ce gadget susceptible d'abimer les oeuvres ou de blesser les visiteurs.

16 juillet 2015

Michel Boujenah a le blues

 

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En cet été caniculaire l'humoriste nous fait un festival de blues, comme on dit à Saint Etienne il a un coup de babo. A Sainté il est souvent passé au Festival des Arts Burlesques (photo), mais mercredi 15 juillet sur RTL  ça rigolait pas:  il déclarait avoir été "catalogué" comme "le juif-tunisien de service" tout au long de sa carrière et discriminé à cause de son accent....

"Quand est en France, quand on arrive à 11 ans, qu'on a un défaut de langue et qu'en plus on a un accent juif tunisien à couper au couteau, dont on ne se rend pas compte, parce que pour moi je n'ai pas d'accent, on se moque de vous, parce que l'image qu'on a de vous elle est ridicule, elle est caricaturale"...

Avec le succès de son premier spectacle "Albert" en 1980, prenant pour thème la vie des juifs tunisiens immigrés en France, "tout de suite on m'a catalogué, on m'a remis une étiquette, l'étiquette que j'avais quand j'avais 12 ans, 15 ans, 16 ans, 17 ans. Je suis devenu le  juif-tun de service, il m'ont refait souffrir encore", poursuit l'humoriste, qui a présenté cette année son nouveau spectacle, "Ma vie rêvée"... 

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"Vous croyez que j'ai pas de peine par exemple de pas être nommé aux Molières ?", demande-t-il. "Ça fait 36 ans que je fais ça, je mérite pas que mes pairs me disent T'as bien travaillé! ? C'est dégueulasse", s'indigne-t-il encore. ".. "Le jour où je vais m'arrêter, et un jour je m'arrêterai, dans 10 ans, 12 ans à peu près, je dirai exactement ce que je pense. (...) Le jour où j'aurai plus la peur de ne pas remplir mon théâtre parce que je serai plus jamais invité nulle part, parce que je vais vous massacrer tous, je vais vous dire ce que je pense pour la plupart, globalement, quand je ferai ma tournée d'adieu", a-t-il lancé, confiant ressentir "parfois de l'indignation, de la colère".

En fait en relisant ses déclarations ne peut on pas parler du syndrome du clown triste? En effet l'humour est une arme pour trouver sa place dans la société en attirant l'attention sans se révèler.  Ainsi l'individu incompris se donne une image dont les autres se contentent sans chercher plus loin.

Mais jouer le pitre de service est risqué. On donne l'impression que l'on ne prend rien au sérieux et l'on devient quelqu'un que l'on ne peut pas prendre au sérieux.  En fait c'est tout le contraire ce masque de rigolo cache des individus qui vont ressentir les choses d'une façon très violente et qui en souffre. En ce sens, l’humour est la politesse du désespoir....Quand le rigolo nous montre son vrai jour, parfois triste et cafardeux, il prend le risque de ne pas plaire à tout le monde. Mais ceux qui l' apprécient vraiment savent alors à quoi, et surtout, à "qui", s’en tenir.

25 juin 2015

Le bac est ses photos d'identité d'enfant

 

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Quand nous surveillons le bac, il faut au début des épreuves vérifier l'identité des candidats.

Mais très souvent sur les cartes d'identité les photos datent du collège et même parfois d'une période encore plus ancienne. C'est toujours surprenant et rigolo de voir un grand gaillard barbu vous tendre ses papiers avec une photo de gamin.

Qu'en conclure ?: peut-être que cet examen est un véritable rituel de passage national. Plus que le brevet des collèges il marque vraiment la fin de l'enfance. Ce passeport pour les études supérieures donc plus tard pour l'emploi nous invite à dire véritablement adieu à la cour de récréation et à l'ombre paisible de ses platanes. Selon l'ethnologue Van Gennep, « chaque société générale peut être considérée comme une sorte de maison divisée en chambres et couloirs » : sortir d'un groupe ou entrer en contact avec un autre sont des actes ritualisés....

14 juin 2015

"La sociologie est un sport de combat" Pierre Bourdieu

 

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C'est en croisant le champion du monde de boxe Christophe Tendil qui participait à la nuit des défis à la Fouillouse que j'ai voulu faire un clin d'oeil à Bourdieu qui disait lui mëme que la sociologie est un sport de combat... Selon lui la sociologie sert à se défendre contre la domination symbolique, l'imposition de catégories de pensée, la fausse pensée. Elle permet de ne pas être agi par le monde social comme dans un champ magnétique. Pour Bourdieu, il s'agit au contraire de penser les forces qui agissent sur nous afin de s'en libérer et de se réapproprier sa propre histoire. Si un sociologue se fait comprendre tout de suite, c'est qu'il ne fait que répéter ce que tout le monde sait déjà. Ce n'est pas son rôle d'être le perroquet du sens commun. Au contraire, il doit aider à s'en extirper.

Ci-dessous: quelques extraits d'une thèse utilisant sa théorie sociologique pour comprendre la boxe...

Le sport en général et la boxe en particulier peuvent servir d’exemple éloquent pour illustrer la notion d’habitus chère à Bourdieu.La boxe s’orchestre selon une configuration spécifique productrice d’une série de règles sousjacentes à des manières d’être, de penser et de faire qui s’imposent à tous les individus gravitant dans son orbite, sans qu’elles soient parfaitement conscientes.

Au fil de son apprentissage, le boxeur doit substituer à son corps « sauvage » un corps « habitué » aux exigences qui s’imposent dans cette orbite sociale qu’est la boxe, et que Bourdieu conçoit comme un champ. Sur le plan théorique, la boxe correspond à un espace de « relations objectives » dans lequel s’insère le boxeur en mettant les pieds dans un gymnase. Les boxeurs qui brillent par leurs exploits en viennent immanquablement à occuper une position dominante dans le gymnase qui, en théorie, fait office de champ.L’individu n’a de cesse d’acquérir « le sens du jeu », à l’instar du boxeur qui acquiert les dispositions propres à l’orbite pugilistique et qui l’amènent progressivement à anticiper le jeu en vigueur. Le boxeur est en mesure de prévoir les gestes de son adversaire, c’est parce qu’il connaît les possibilités de ce sport en situation de combat. Sous cet angle, force est donc de constater que l’agent se  coordonne corporellement aux actions des autres .

Le sens pratique, dès qu’il est acquis, forme une seconde nature qui se combine aux comportements innés qui gouvernent les individus. L’habitus pugilistique acquis en boxant se forme en vertu des relations que noue le boxeur avec l’ensemble des individus qui gravitent, selon des positions distinctes, dans l’orbite du gymnase qui fait office de club de boxe. L’acquisition des coups et gestes propres à la boxe se révèlera dans cette voie une entreprise collective, contrairement la conception courante qui veut que devenir boxeur relève d’une affaire proprement individuelle.

2 juin 2015

Ford Mustang : le rêve américain

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La Ford Mustang, c’est un mythe de l’Amérique et de son rapport à l’automobile. C’est aussi la voiture emblématique de toute une génération, celle des baby-boomers nés au lendemain de la seconde guerre mondiale, celle des Happy Days. La Mustang a investi un créneau encore vierge de toute concurrence, celui des jeunes n’ayant pas envie de rouler dans la “berline de papa”. C’est ainsi que naquit la Mustang, reprenant le nom du chasseur P-51, une sportive à la carte, à des tarifs serrés, lancée à grands renforts de marketing (programme baptisé “Total Performance”) dans de nombreuses compétitions qui contribuèrent à forger une image indestructible à la Ford Mustang ! Il faut citer la Mustang noire pilotée par Steve McQueen dans le film Bullitt.

19 mai 2015

Sandrine Bonnaire a la classe

 

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Dans Les transclasses ou la non-reproduction, Chantal Jaquet explore les trajectoires de ceux qui, s’arrachant de leur milieu d’origine, semblent démentir les lois de la sociologie. Pour cette philosophe spinoziste, ceux qui échappent à leur classe sont tout aussi déterminés à le faire que ceux qui y restent.

Après avoir vu son explication, nous l'illustrerons avec l'exemple de l'actrice Sandrine Bonnaire que nous avons eu la chance de rencontrer à la comédie de Saint Etienne.

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Chantal Jaquet considère que l’ascension sociale a peu à voir avec la volonté ou le mérite: "Mon travail consiste en effet à montrer qu’il n’y a pas de libre arbitre : le destin de chacun n’est pas le résultat d’une décision qui se prendrait ex nihilo sur la base d’une volonté. Ça, c’est une illusion pure, puisqu’on n’agit jamais sans causes ni raisons, qu’elles soient conscientes ou non. Pour autant, ce n’est pas parce qu’il y a déterminisme qu’il y a fatalité. Ma posture se situe entre la négation du libre arbitre et la négation de la fatalité. J’ai cherché à comprendre les causes qui permettent à certains d’opérer un changement social là où, en l’absence de révolution, il n’y a pas de changement collectif, là où tout semble figé."

Ceux qui changent de classe, que j’appelle les "transclasses", obéissent à des concours de causes qui se combinent : il y a d’abord des conditions de possibilité économique et politique liées par exemple au système éducatif et aux bourses, il y a aussi des rencontres décisives et un jeu complexe d’affects. " "Le transclasse est simplement celui qui illustre le plus le fait qu’il n’y a pas de moi constitué ou constitutif donné comme un a priori," "  Le moi nous enferme, son abolition ouvre toutes les frontières." "ce n'est pas parce qu'on a connaissance des codes qu'on se les approprie facilement. Ce sont deux choses différentes, car, pour les natifs des classes dominantes, ces codes sont inculqués dès l'enfance et deviennent une seconde peau. Pour les transclasses, la faute de goût est l'écueil qui menace en permanence. C'est d'ailleurs vrai dans les deux sens, un individu habitué à vivre parmi l'élite aura également du mal à décrypter le mode de vie des classes populaires. " "Le parcours d’un transclasse est exemplaire de changements que l’on peut vivre à d’autres échelles et d’autres manières, dès lors qu’on est importé brusquement dans un autre milieu où on n’a pas sa place d’emblée. Je fais souvent la comparaison avec l’immigration, mais la même chose peut se produire quand on passe d’un milieu rural à un milieu citadin, et inversement. Tout passage, tout déplacement, peut induire une souffrance de se sentir rejeté ou de ne pas comprendre les codes."

 

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Sandrine Bonnaire qui joue dans la pièce L’Odeur des planches (sur une comédienne qui n’a pas réussi à percer dans son domaine ) justifie son choix ainsi: " J’aime le texte car il est percutant, à la fois simple et viscéral. Il n’y a rien d’intellectuel, même si c’est très écrit, très pensé et bien réfléchi. Il raconte des choses de la vie comme l’immigration des parents, que ce soit le milieu social dans lequel ils sont, un pays quitté, une France qui a promis plein de choses. Il dit aussi comment on passe de la lumière à l’ombre sous prétexte qu’on a une autre fonction [la comédienne devient femme de ménage, NdlR]. Ça parle beaucoup du regard qu’on porte sur l’autre."

Sandrine vient d'un milieu modeste: "je n’ai jamais coupé les ponts avec ma famille. C’est quelque chose qui reste présent en moi et j'y tiens car ça permet de rester dans la réalité des choses, que ce métier peut vite vous faire perdre. Mais si on n’a pas envie de la perdre, on ne la perd pas. C’est aussi bête que ça. Pour moi c’est un vrai cadeau d’avoir rencontré Pialat, d’avoir eu cette vie et d’être encore là aujourd’hui avec cette vie. C’est un vrai luxe." "Pialat m’a donné une renaissance. J’ai le sentiment d’être née deux fois. Il y a la naissance du père et cette renaissance venue de lui, qui m’a guidée. J’ai commencé ce métier très tôt et ma vie s’est totalement transformée avec cette rencontre." (elle dit souvent que c'est par hasard qu'elle a accompagné sa soeur à un casting..Elle devait faire un CAP coiffure)  "Ça peut m’arriver de m’ennuyer profondément lors d'un spectacle que je vais voir, je ne le manifesterai pas comme le personnage du père de la pièce  car j’ai des codes que lui n'a pas. Ce sont deux milieux qui se confrontent. Lui parle comme à la maison. Mais si on mettait le metteur en scène dans cette famille-là, il ne comprendrait pas mieux." 

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NB: Dans la pièce Sandrine Bonnaire donne du cœur à un cri, celui de Samira Sedira, auteur de ce texte, L'Odeur des planches. Alternant souvenirs historiques – ceux de ses parents débarqués d'Algérie dans les années 60 – et un vécu contemporain qui débute par la fin de ses droits Assedic et l'obligation pour elle de trouver un travail alimentaire, elle donne du rythme et de la force à son récit. Devenue femme de ménage, elle voit dans ce déclassement social une occasion de se rapprocher de sa mère qui, elle aussi, à dû combattre la solitude et se résoudre à ce métier. Finie la litanie des théâtres visités qu'elle récite comme un pensum, la voilà seulement définie par son corps, éreintée par cette tâche aride et dépourvue de toute pensée.

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Quelques extraits « Mon père nous a conduits à l’hôtel. Le paradis, ça s’appelait, tenu par un Kabyle qui n’avait plus ses dents de devant. Des chambres sur trois étages. Le paradis. Il nous en promettait avec un nom pareil. (…) A tous les étages du Paradis il y avait des étrangers, des noirs et des arabes, solitaires ou en famille, imbibés d’huile à frire et de blabla. Et puis ça sentait les tripes. Une puanteur. C’est pas cher les tripes, moins que le boeuf ou l’agneau. Ma mère disait que l’odeur lui renversait le coeur. Renverser le coeur elle disait, comme si c’était possible » « La première fois que mes parents me voient sur scène, j’ai trente ans. … A la fin du spectacle ils m’attendent dans le hall. Ils portent des habits neufs. Mon père se jette sur moi et me lance sur le ton de la plaisanterie, Heureusement qu’on n’a pas payé, hein ! A l’oreille ma mère me glisse d’une voix suave que je ne lui connais : Tu étais formidable… Elle a dû entendre ça dans les feux de l’amour, de la bouche de Sharon ou d’Ashley Abbott. Elle joue la comédie, rien de grave à ça. » « Femme de ménage, le seul métier qui donne droit au don d’invisibilité. Ceux qui nous emploient commencent par oublier qu’on doit venir, et puis un jour on devient totalement transparente. Une évidence sans corps, sans visage, sans voix. Une présence vide. Dans le meilleur des cas, un prolongement des lieux » « Suis encore comédienne, ou n’en suis-je plus que l’ombre ? Une comédienne qui ne joue pas peut-elle encore prétendre au titre ? Suis-je suspendue de mes fonctions ou suis-je déjà une autre ? Suis-je devenue ma mère ? Suis-je en sursis, ou bien ai-je pris perpète ? Je songe parfois à l’idée de me noyer » « L’odeur des planches. Cette odeur si particulière, si indissociable de ma vie d’avant, si chargée de souvenirs et d’émotion me fait monter les larmes aux yeux. « L’odeur reste longtemps à attendre sur la ruine de tout le reste… » »

8 mai 2015

Voyage au 10 Downing Street

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 Vous avez sûrement déjà entendu parler de cette adresse : le 10 downing street dans le  quartier de Westminster au centre de Londres . https://www.gov.uk/government/history/10-downing-street

 377430_le_premier_ministre_britannique_david_cameron_devant_le_10_downing_street_a_londres_le_2_aout_2012 Le premier ministre du Royaume Uni David Cameron vit à cette adresse. Celle-ci comprend des salles de réunion, de conférences, de réception et c’est ici que le premier ministre reçoit les chefs d’état et de gouvernement, ambassadeurs des états étrangers.

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25 avril 2015

Moscato dans la mélée radiophonique

 

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Allez! Un selfie avec Vincent Moscato , avec son physique de boxeur il a du punch et de la punch line sur scène et à la radio.

 

 

Animateur gouailleur et provocateur, l'ancien rugbyman , également comédien et humoriste, s'est imposé sur RMC en autodidacte, jusqu'à hériter cette saison de la tranche 16H-19H, en concurrence avec les poids lourds du PAF Laurent Ruquier et Cyril Hanouna. "On monte au front devant Ruquier et Hanouna. On va à la baston", lâche-t-il

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  En ce début 2015 le grand gagnant de la tranche 16/18 heures en audience cumulée s'appelle  Ruquier. Aujourd'hui près de 2,4 millions en moyenne selon les chiffres de Médiamétrie. Il fait nettement mieux que son prédécesseur Philippe Bouvard qui en attirait près de 1,9 million l'an dernier à la même période. Du côté de Cyril Hanouna, ce n'est pas la même musique. Le trublion du PAF attire un tout petit peu plus de 1 million d'auditeurs (1.034.000) avec Les pieds dans le plat. Même Vincent Moscato lui fait de l'ombre sur RMC en amusant 1.039.000 personnes avec Moscato Show....

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